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l’enfant. Ouvre la gueule, lion ; je vais compter tes dents !

première anachorète. Étourdi ! pourquoi tourmentes-tu les êtres qui sont pour nous comme nos propres enfants ? En vérité, ton audace n’a pas de bornes ; c’est avec raison que tous les anachorètes t’appellent ici Sarvadamana[1].

le roi. Ne voilà-t-il pas mon cœur qui s’attache à cet enfant comme s’il était mon propre fils ! Ah ! sans doute c’est l’absence de descendants qui m’inspire cette affection.

seconde anachorète. La lionne va sauter sur toi si tu ne lâches pas son petit.

l’enfant, souriant. Ah oui, j’en ai bien peur ! (En parlant ainsi, il avance ironiquement la lèvre inférieure.)

le roi. « Cet enfant me montre le germe d’un grand courage, comme le feu sous la forme d’une étincelle qui n’attend que les combustibles. »

1re anachorète. Cher enfant, lâche ce lionceau, et je te donnerai un autre jouet.

l’enfant. Quel jouet ? donne-le-moi. (Il avance la main.)

  1. Qui dompte tout.