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fluence que la nature exerce sur l’esprit des amants. »

Comme dernière preuve de la faveur que Kâlidâsa a trouvée en Allemagne, j’emprunterai à l’un des plus illustres représentants de l’érudition sanskrite cette appréciation du poëte hindou considéré principalement dans ses œuvres dramatiques :

« Kâlidâsa doit être envisagé comme l’astre le plus brillant dans le ciel de la poésie d’art chez les Indiens. Sous plus d’un rapport il est digne de cet éloge : il a mis en œuvre avec la puissance d’un maître la langue littéraire de son pays ; grâce à une extrême délicatesse de sentiments, il lui a donné, d’accord avec la nature des sujets, des formes tantôt simples, tantôt habilement travaillées, sans tomber dans le raffinement de l’art propre à la décadence, sans franchir les limites du bon goût. On le louerait pour la variété de ses créations, pour ses facultés d’ingénieuse invention, pour l’heureux choix de ses sujets, comme aussi pour la complète réalisation de ses desseins. On vanterait également à bon droit la beauté de ses descriptions, la finesse de son expression dans la peinture du sentiment, et la