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« Pourquoi cherches-tu, en mettant le trouble dans ma famille, à me faire déchoir, comme une rivière qui ronge ses bords trouble l’eau limpide et entraîne l’arbre du rivage ? »

sakountalâ. Soit ! Si c’est véritablement par crainte que je ne sois la femme d’un autre que tu te conduis ainsi, je dissiperai tes doutes avec un signe de reconnaissance.

le roi. C’est une noble pensée.

sakountalâ, cherchant son anneau à son doigt. Ah ! malheur, malheur ! l’anneau n’est plus à mon doigt !

gâutamî. L’anneau est tombé sans doute quand tu offrais ton hommage aux eaux de l’étang consacré de Satchî, dans l’enceinte de Sakrâvatâra[1].

le roi, souriant. Le sexe féminin a de la présence d’esprit, comme on le dit très-bien.

sakountalâ. Le destin montre ici sa puissance. Mais je te dirai autre chose.

le roi. Il est juste d’écouter le récit de ce qui s’est passé.

sakountalâ. Un jour, dans le bosquet des jasmins doubles, l’eau qui se trouvait dans

  1. Sakra étant un des noms du dieu Indra, Sakrâvatâra doit être le nom d’un lieu où il était descendu sur la terre. Satchî est le nom de l’épouse d’Indra.