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anasoûyâ. Bien. Alors c’est assez de ces fleurs. (Elles sortent.)

dans la coulisse. Ah ! dédaigneuse pour un hôte !

« Celui auquel tu penses sans cesse, et qui, tenant ton esprit éloigné de tout autre, t’empêche de m’apercevoir, moi, riche en austérités, ici présent, eh bien, il ne se souviendra pas de toi, même quand on te rappellera à lui, comme un homme ivre oublie les paroles qu’il a prononcées naguère. »

priyamvadâ. Ah ! malheur ! ah ! malheur ! Une chose fâcheuse est arrivée. Sakountalâ, dont la pensée n’est plus à elle, a commis une offense envers un personnage digne de respect. (Regardant du côté de la voix.) Ce n’est pas envers le premier venu ; c’est Dourvâsas, le grand ermite, si facile à irriter ! Après avoir prononcé son imprécation, il s’est éloigné d’un pas rapide, tremblant et saccadé, qu’il serait difficile d’arrêter. Quel autre, si ce n’est le feu, pourrait brûler autant que lui !

anasoûyâ. Va donc, et, te jetant à ses pieds, ramène-le pour que je puisse lui offrir de l’eau et l’Arghya[1].

priyamvadâ. J’y cours. (Elle sort.)

  1. Offrande à un hôte, composée indistinctement d’eau, de fleurs, de riz, etc.