Page:Foucauld, Dictionnaire touareg.djvu/688

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
688.

En ce qui concerne les pron. af. régimes directs, les verbes se divisent en 2 classes : 
1º verbes à pronoms affixes régimes directs réguliers, (avec lesquels les pr. af. rég. dir. 
ont touj. la forme régulière) ; 2º verbes à pronoms affixes régimes directs 
irréguliers, que nous appelons verbes ω, (avec lesquels les pr. af. rég. dir. ont 
la forme régulière quand le verbe est à l’indic. futur, à l’un des participes, aux 
1e, 2e p. s., 2es, 3es p. p. des indic. pas., prés. et aor., ou aux 1e, 3es p. s., 1e, 2es, 3es 
p. p. de l’impér. ; ils ont la forme irrégulière quand le verbe est aux 3es p. s., 
1e p. p. des indic. pas., prés. et aor., et à la 2e p. s. de l’impér.).

4º pronoms affixes régimes indirects des verbes :

s. à moi i (hi)
″ toi (m.) âk (hâk)
″ ″ (f.) âm (hâm)
″ lui, à elle âs (hâs)
p. ″ nous âneṛ (hâneṛ)
″ vous (m.) âouen (hâouen)
″ ″ (f.) âkmet (hâkmet)
″ eux âsen (hâsen)
″ elles âsnet (hâsnet)

Lorsque le sens de la phrase s’y prête, on peut faire suivre un verbe par le pron. 
af. rég. ind. des v. de la 3e p. s. âs « à lui » signifiant « à cela (pour cela, en 
ce qui concerne cela, à ce sujet) », ayant un sens explétif. Bien qu’âs employé 
ainsi soit usité, et d’un emploi assez fréquent soit au milieu des phrases 
soit à leur fin, il n’ajoute jamais rien au sens, n’est jamais nécessaire 
dans une phrase, peut toujours se supprimer sans changer rien d’autre 
dans la phrase, et par suite il est toujours une longueur inutile et une 
inélégance ; il est toujours plus élégant de ne pas se servir d’âs explétif 
que de s’en servir. Âs explétif signifiant « à cela » suit touj. le verbe dont 
il est rég. ind., il ne le précède jamais ; il ne peut donc s’employer que dans les 
propositions positives, et dans celles où la place des pr. af. rég. du verbe est après 
le verbe, non dans les propositions négatives, ni dans aucune de celles où la place 
des pr. af. rég. du verbe est avant le verbe. v. ⵏⵏ innîn. (Ex. 1. elmed âs 
innîn rîḳ ḳai ⁒ apprends à lui (à cela) que je t’aime (apprends pour cela (en 
ce qui concerne cela) que je t’aime ; apprends que je t’aime) = 2. elmed innîn 
rîḳ ḳai ⁒ apprends que je t’aime = 3. elmed âs a s rîḳ ḳai ⁒ apprends 
à lui (à cela) ce que dans je t’aime (apprends pour cela (en ce qui concerne cela) 
que je t’aime ; apprends que je t’aime) = 4. elmed a s rîḳ ḳai ⁒ apprends 
ce que dans je t’aime (apprends que je t’aime) = 5. elmed âs rîḳ ḳai ⁒ 
apprends à lui (à cela) je t’aime (apprends pour cela (en ce qui concerne cela) 
[que] je t’aime ; apprends que je t’aime) = 6. elmed rîḳ ḳai ⁒ apprends je 
t’aime (apprends [que] je t’aime ; apprends que je t’aime). Ces 6 phrases sont 
syn. ; toutes sont correctes ; la 6e est de beaucoup la plus élégante. v. ⵏⵏinnîn. — ex. 1. Moûsa éd igel toufat, ourdîṛ âsM. partira demain,