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Chlora serotina Koch.
Juniperus Phœnicea L.

à laquelle il faut ajouter Tunica prolifera forma Nanteuillii R. et F. nouveau pour la Corse, Ceratonia siliqua L. et notre Spergularia insularis du littoral de Calvi.

Nous retrouvons au paquebot M. Stéfani venu pour nous serrer la main une dernière fois, et bientôt le bateau prend la mer par un soleil radieux qui va faire de la traversée une véritable partie de plaisir.

La Méditerranée est un peu houleuse sous une forte brise de sud-est, mais le ciel est si pur et l’air si lumineux qu’on aurait vraiment mauvaise grâce à se plaindre. Rien d’ailleurs n’est aussi pittoresque, aussi varié, que l’aspect des côtes de la Corse vues du large : tantôt des falaises pelées, rongées, chauffées à blanc, avec leurs herbes maigres et leurs rocs nus ; tantôt des collines embaumées couvertes de maquis dont les derniers cistes baignent leurs rameaux dans les eaux bleues ; puis des golfes tranquilles, des caps hardis, des estuaires profonds, des criques gracieuses avec un encadrement de montagnes ou de forêts.

Nous passons devant l’entrée des grottes de Bonifacio dont l’une, la Dragonale, est rivale de la grotte d’Azur de Capri ; peu à peu, vers l’est, le rivage de la Sardaigne se fond dans une brume légère tandis que devant nous apparaissent à l’horizon les montagnes de Cagna et plus près de la côte la chapelle de la Trinité, construite sur un roc abrupt où l’on a indiqué le Centranthus nervosus Moris.

Le temps passe vite à admirer le panorama splendide qui se déroule à nos yeux ; voici les baies de Ventilègne, de Figari, de Roccapina, le golfe de Valinco avec