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vées en maintes autres localités ; par exemple à Favone :

Lycopsis arvensis L.
Echium Italicum L.
Phagnalon saxatile Cas.
Helianthemum halimifolium Willd.
Juniperus Oxycedrus L.

Puis, après avoir franchi la rivière de Conca, à l’estuaire de laquelle se dressent les ruines d’un phare génois, on s’engage définitivement dans les terres et bientôt nous apercevons de belles plantations de chênes lièges dont l’exploitation constitue la principale richesse du pays compris entre la Solenzara et Bonifacio. C’est à travers de véritables forêts d’un aspect vraiment pittoresque avec leurs arbres dénudés par plaques, nus comme des colonnes, et leur voûte de verdure sombre, que l’on arrive à Sainte-Lucie, où M. Gavin nous quitte, emportant avec une cordiale poignée de main l’expression de notre gratitude.

La diligence ne tarde pas à repartir au galop de ses trois chevaux ; déjà la nuit qui s’approche assombrit vers l’ouest la masse dentelée des montagnes ; l’air tiède devient plus lourd encore sous les épais nuages noirs dont se couvre le ciel, et c’est à peine si la vue d’une prairie, où se distinguent dans l’ombre de hautes orchidées, peut éloigner pour un instant le sommeil invincible qui appesantit nos paupières.

À sept heures, nous arrivons à Porto-Vecchio dont le nom rappelle le souvenir de M. Revelière, et ses belles herborisations dans le sud de l’île. Nous n’avons malheureusement pas le loisir de nous arrêter au bord