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tion publique dans le département de l’instruction H, qui n’auraient pas prêté le serment prescrit par les décrets des 27 décembre 1790 et 22 mars 1791. Cette mesure, en réalité, équivalait à la fermeture d’un grand nombre d’écoles, dont les maîtres et maîtresses ne voulaient à aucun prix se plier aux les scellés étaient exigences des dédits. Le 19 juillet 1791 apposés rue du Pot-de-Fer, sur la maison des Filles de l’Instruction chrétienne ; le corps de ville prenait bien, le 19 août 1791, un arrêté ordonnant le paiement aux commissaires de bienfaisance d’une somme de (j,ooo francs, pour acquitter notamment les salaires dus aux maîtres et maîtresses des écoles de charité2. La situation devenait néanmoins de plus en plus critique et les écoles se fermaient un peu partout.

Les Frères des Écoles chrétiennes avaient adressé, dès 1790, une pétition à l'Assemblée nationale, pour plaider leur cause : « Où trouverait-on des maîtres assez dévoués à la chose publique, disaient-ils, pour se charger d'instruire tous les jeunes gens pauvres, pour leur donner tous les soins que nous leur prodiguons et cela pour les modiques émolumens que nous recevons des municipalités ? Certainement, pour s'assujettir, à ce prix, à un travail aussi pénible, aussi rebutant que celui de l'enseignement des premiers rudimens de la lecture, de l'écriture et du calcul, il faut nécessairement puiser dans les rapports intimes de la vie religieuse ces douces consolations que ne connoissent pas des individus isolés, ou distraits par les soins de ce monde. »[1] Ils avaient continué leurs classes provisoirement, mais, comme ils refusaient de prêter serment, le Directoire du département de la Seine les destitua par arrêté du 20 avril 1792 et ils se dispersèrent. Quelques-uns émigrèrent en Italie, d'autres acceptèrent des emplois publics, d'autres, enfin, dont le supérieur, frère Agathon, furent mis en prison, et relâchés en 1794.[2]

1. Arch. nat., S. 7047.

2. Arch. nat., F16 3587.

  1. Adresse à l'Assistance nationale, Paris, Calixte Volland, 1790, in-12, p. 5 (Bibl. nat., Lb39 3135). Cette adresse était signée par les directeurs et profès des maisons de Paris. Une autre fut remise par le frère Agathon, supérieur.
  2. Ann. des Frères des Écoles chrétiennes. Paris, 1883, 2 vol. in-8°, t. II, chap. xxxii.