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Roland, dans son Plan d’éducation*, demandait qu’on profitât de l’expulsion des Jésuites pour « donner aux écoles une forme plus relative aux mœurs et aux lois de la nation… et qui imprimât à l’éducation publique le caractère précieux (et malheureusement trop longtemps négligé) d’éducation nationale ».

De son côté, Turgot, dès 1775, dans son Mémoire au roi sur les municipalités2, réclamait, en vue d’une meilleure constitution de la société, la formation d’un conseil de l’Instruction nationale, sous la direction duquel seraient les académies, les universités, les collèges, les petites écoles. « Il faudrait imaginer, écrivait-il, un plan qui liât l’une à l’autre toutes les parties du royaume par une instruction à laquelle on ne pût se refuser », et, montrant la diversité qui existait dans les livres classiques, même dans les catéchismes religieux, d’un diocèse à l’autre, il donnait comme mission à son conseil projeté « de faire composer dans un [seul] esprit les livres classiques d’après un plan suivi, de manière que l’un conduisit à l’autre et que l’étude des devoirs du citoyen, membre d’une famille et de l’État, fut le fondement de toutes les autres études, qui seraient rangées dans l’ordre de l’utilité dont elles peuvent être à la patrie ». Ce qui faisait défaut, comme l’apercevaient les esprits clairvoyants3, c’était, selon le mot de Turgot, une instruction nationale.

élevés par des membres de l’État. » Voir aussi L. Delvaille, La Chalotais., Paris, 1911, in-8°.

1. Recueil de plusieurs ouvrages de M. le président Roland. Paris, 1768, in-4% Plan d’éducation, p. i3o.

2. Œuvres, édit. E. Daire. Paris, 1844, 2 vol. in-8°, t. II, p. 506.

3. Sur le mouvement de réforme qui, pour l’instruction comme pour l’assistance, précéda de 1762 à 1789 la Révolution, voir G. Dumesnil, la Pédagogie révolutionnaire. Paris, 1883, in-12, p. 55 et suiv.