Page:Fosseyeux - Les Écoles de charité à Paris, 1912.pdf/34

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chambre de l’administrateur Le Conte, ou chez le curé de Saint-Sulpice[1] en 1656, par les Compagnies de paroisses, ramifications de la grande Compagnie.

« M. de la Place a proposé, lit-on à la séance du lundi 14 février 1656[2], qu’en ladicte paroisse Saint-Paul on avait estably une eschole pour les pauvres garçons et une autre pour les pauvres filles, chacune de cent enfans, qui faisoient beaucoup de fruit, que, depuis le mois de décembre dernier, les syndics des petites escholes auroient fait assigner le prêtre qui enseigne les garçons et la maîtresse des filles par-devant M. le chantre de Paris ; sentence par défaut, portant deffences de continuer, à peine de 10 l. d’amende contre chaque exécution ; sur la remontrance de M. le curé, assisté de deux de la Compagnie, M. le chantre a promis de faire cesser la poursuite, a offert de donner lettres, lesquelles n’ont pas été acceptées : M. le curé s’est pourveu au Parlement. » Mêmes troubles à Saint-Nicolas-des-Champs, où le curé s’est pourvu au Parlement. La Compagnie soutient bien les curés contre le chantre ; pourtant elle n’ose pas, par prudence, car son action doit rester secrète, s’engager devant le Parlement : « Toutefois, [les membres] ont décidé de ne pas intervenir en la cause contre les syndics et le chantre, attendu que les Compagnies ne font point de corps[3]. »

A la séance du 5 juin 1656, il est rendu compte des troubles soulevés par la procession faite à Saint-Nicolas-du-Chardonnet par les élèves des écoles du faubourg Saint-Antoine, au nombre de 300 garçons et de 60 filles, que six maîtres des petites écoles « voulurent insulter près du pont de l’Isle [Saint-Louis], disant qu’on leur empêchait de gagner leur vie », mais les écoliers ne répondirent pas à ces attaques.

On se sert, pour modèle, des œuvres organisées à Saint-Sulpice par Olier, l’un des membres les plus écoutés, avec Vincent de Paul, de la Compagnie du Saint-Sacrement[4]. N’avait-il pas créé en 1649[5], avec A. Bourdoise, une association de prières

  1. Bibl. de l’Arsenal, ms. 2565.
  2. Bibl. de l’Arsenal, ms. 2565, fol. 8.
  3. Bibl. de l’Arsenal, ms. 2565, fol. 25.
  4. Voir Letourneau, la Mission de J.-J. Olier et la fondation des grands séminaires de France. Paris, 1906, in-12.
  5. Vie de M. Olier. Paris, 1873, 4e édit., t. III, p. 152.