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des deux protagonistes était soutenu par une société. La Société des écoles pour la Grande-Bretagne et pour l’étranger soutenait les écoles de Lancaster, et la Société nationale pour la propagation de l’enseignement dans les classes pauvres, suivant les principes de l’Église dominante en Angleterre et dans le pays de Galles, soutenait les écoles de Bell. Les deux systèmes d’ailleurs assuraient les mêmes résultats et les différences ne portaient que sur le mécanisme des méthodes, les moyens d’inspection et le système d’enseignement religieux.

C’est vers 1814 que l’attention fut attirée en France sur ces écoles par des Français qui étaient allés en Angleterre visiter les fondations récentes, entre autres l’abbé Gaultier, J.-B. Say, Jomard[1], le comte de Lasteyrie, le duc de La Rochefoucauld-Liancourt. Ils se réunirent pour travailler à la propagation de la nouvelle méthode et le 17 juin 1815 fut fondée la Société pour l’amélioration de l’enseignement élémentaire. Elle eut pour président M. de Gérando, pour vice-président M. de Lasteyrie, pour secrétaires MM. de Laborde et Jomard, et publia chez le libraire Colas un Journal d’éducation publique.

Les premières écoles d’enseignement mutuel fondées à Paris, grâce au concours de Carnot, ministre de l’Intérieur, depuis le 22 mars 1815 (rapport à l’Empereur du 27 avril 1815), furent l’école établie dans l’ancien collège de Lisieux et l’École normale de la rue Saint-Jean-de-Beauvais, n° 16. Elle occupait la chapelle et une partie de la grande cour de l’ancien collège de Beauvais, dont l’autre partie formait une succursale de l’hôpital militaire installé dans l’ancien collège de Montaigu[2]. Le préfet "Était stimulé dans cette œuvre par le baron Rendu, secrétaire général de la préfecture[3], frère de A. Rendu, inspecteur général de l’Université. En 1816, vingt maîtres et maîtresses sortirent de cette école pour diriger les écoles fondées à Châtillon-sur-Seine par le duc de Raguse, à Mont-

  1. Voir son Abrégé de la méthode des écoles élémentaires, on Recueil pratique de ce qu’il y a de plus essentiel à connaître pour établir et diriger les écoles élémentaires, selon la nouvelle méthode d’enseignement mutuel et simultané. Paris, 1816, in-12.
  2. E. Rendu, Ambroise Rendu et l’Université de France. Paris, in-8o, p. 118.
  3. Arch. nat., F6 11, 14, Seine. Sur cette école, voir Ch. Renouard, Projet de quelques améliorations dans l’éducation publique. Paris, 1815, p. 6, et les Rapports de Jomard.