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VIII


Pendant que le baron de Fresnay menait joyeuse vie avec la fausse comtesse et que Georges de Menestreau faisait sa cour à Camille Monistrol qui ne le rebutait pas, Courapied et son fils passaient mal leur temps, fort loin du boulevard Voltaire et encore plus loin de la rue Mozart.

Ils n’étaient pas morts, comme Camille l’avait cru assez légèrement, et ils n’étaient pas non plus allés rejoindre Zig-Zag, comme l’affirmait sans preuves M. de Menestreau.

Ils habitaient, bien malgré eux, un fort triste lieu et ils ignoraient comment ils y étaient venus, quoiqu’ils se souvinssent très bien de leur chute et des incidents qui l’avaient précédée.

Après un évanouissement plus ou moins long, ils s’étaient relevés moulus, meurtris et endoloris, mais intacts et plongés dans une obscurité profonde.

Leurs pieds foulaient une terre froide, leurs mains étendues touchaient des murailles humides et au-dessus de leurs têtes ne filtrait pas le plus petit filet de jour.