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le pouce crochu

caissera l’argent que produira le brevet d’invention dont j’ai hérité, c’est lui qui administrera mon revenu…

— Raison de plus pour vous mettre en règle avec la loi. Vous n’êtes pas majeure et il faut, de toute nécessité, qu’on vous nomme un tuteur ou qu’on vous émancipe. Mais pardonnez-moi, mademoiselle, de me mêler ainsi de vos affaires. L’intérêt que je vous porte est ma seule excuse. Et puis, j’ai l’expérience qui vous manque et si elle peut vous être utile, je serai tout à votre disposition, en toute circonstance.

Pour le moment, il ne s’agit que de nous mettre en campagne et je vous demande la permission de préciser l’objet de notre expédition. Vous vous proposez d’abord de retrouver ce clown que vous accusez et qui porte un surnom bizarre…

— Zig-Zag. C’est l’assassin, j’en suis sûre.

— Je le crois, puisque vous le dites. Mais je doute fort qu’il nous attende dans la maison où vous avez inutilement essayé de le surprendre cette nuit. La tentative que vous avez faite a dû le mettre en défiance, et il se sera empressé de changer de domicile. Tout ce que nous pouvons espérer, c’est qu’il aura laissé des traces de son passage dans cette masure… des indices que nous utiliserons pour continuer la poursuite.

— C’est cela, murmura Camille, qui n’espérait guère mieux.

— Mais, reprit M. de Menestreau, vous vous proposez aussi de retrouver vos deux auxiliaires que vous avez été forcée d’abandonner sous peine de partager leur sort.

— Oui, monsieur, eux surtout. Ils se sont sacrifiés pour moi, et j’ai déjà beaucoup trop tardé à les secourir.