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le pouce crochu

sont peut-être une bande… et ils vont nous assommer. Je n’aurai pas la force de vous défendre, car je me suis éreinté à tenir Vigoureux… et je vais être obligé de le lâcher.

— J’aime mieux mourir ici que de fuir au moment où je retrouve l’assassin de mon père.

À ce moment, quelqu’un entrouvrit doucement les volets.

— Qui est là ? demanda une voix de femme.

Mademoiselle Monistrol resta stupéfaite. Elle cherchait Zig-Zag, elle venait d’essayer de l’attirer à la fenêtre et c’était une femme qui répondait à l’appel des cailloux lancés dans les volets.

Et pourtant Vigoureux bondissait de telle sorte qu’il devait avoir reconnu la personne qui parlait.

Courapied aussi l’avait reconnue, car il s’écria :

— C’est la voix d’Amanda.

Il avait malheureusement parlé assez haut pour qu’on l’entendît de la maison et l’effet de cette imprudente exclamation ne se fit pas attendre.

Les volets s’ouvrirent à deux battants et une forme blanche se montra.

Camille et ses auxiliaires restaient groupés sous la fenêtre où se tenait l’apparition, et la nuit n’était pas assez noire pour les cacher.

— Ah ! gueuse ! reprit Courapied, emporté par la colère. Je te retrouve donc enfin et tu vas me payer le tour que tu m’as joué.

— Comment ! c’est toi, imbécile ! reprit la voix. Qu’est-ce que tu viens faire ici ?

— Je viens te chercher, coquine.

— Me chercher ! Ah ! elle est bonne, celle-là ! Tu te figu-