LETTRE DE S. G. MONSEIGNEUR GAUTHEY
archevêque de besançon
Vous m’envoyez les bonnes feuilles de votre livre « Brunetière et Besançon » ; je viens de les relire, comme j’avais lu les premières épreuves, avec une véritable émotion.
J’ai revécu cette heure mémorable de la journée du 18 novembre 1898, — j’étais venu d’Autun à Besançon pour entendre Brunetière, — durant laquelle le grand orateur donna, avec une force qui subjugua toute l’assemblée, son discours sur le Besoin de croire. Il le termina par ces mots : « Et pourquoi, si c’est un grand pas de fait, n’en ferais-je pas un jour un autre et un plus décisif ? » Nous étions tous frémissants, haletants vers la fin du discours. Quand Brunetière se tut, après la déclaration que je viens de rapporter, ce fut une explosion d’enthousiasme que ceux qui y ont pris part n’ont pas oubliée. Mon âme en vibre encore pendant que je trace ces lignes.
Brunetière et Besançon, il fallait que ce rapprochement fût fait, qu’il fût raconté et justifié dans le détail.