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malle entre Saint-Martine et Sabrevois. Il devait apporter des nouvelles de la mission des patriotes.

Il arriva à la brunante. On le vit venir de loin dans la route de Sherrington. En arrivant dans le village il sonna le clairon et les patriotes qui étaient logés dans les différentes maisons sortirent pour se rendre aux quartiers généraux de la ligue des patriotes.

Le courrier attacha son cheval blanc d’écume. Il ne parla à personne et s’enferma avec Turcotte.

Cinq minutes après, ce dernier apparut sur le seuil de la porte et d’une voix émue prononça les paroles suivantes :

— Mes amis, à notre malheur d’hier vient s’en ajouter un autre. Nos chefs Duval, Cardinal, Lepailleur et Duquette viennent d’être faits prisonniers par les sauvages de Caughnawaga, chez qui ils allaient demander des armes. À l’heure où je vous parle ils doivent être à la prison de Montréal.

Cette nouvelle fut accueillie par un cri d’indignation qui s’étouffa dans cinq cents gorges.

Turcotte continua :

— La volonté des chefs est — d’ailleurs le bon sens nous le dit — que nous nous dispersions sans tarder, incapables de continuer la lutte dans le moment, à cause de la disproportion des partis.

Au cri d’indignation succéda un cri de rage. Le sang monta à la figure des cinq cents patriotes assemblés devant la maison.