Céleste étaient Madame Alvirez et son petit Juan, femme et fils d’un riche armateur de Gibraltar.
Madame Alvirez venait de visiter sa sœur établie au Canada et pour éviter les ennuis de passer par l’Angleterre et la France, elle avait pris passage à bord du Marie-Céleste qui se rendait directement à Gibraltar, et dont elle connaissait le capitaine en qui elle avait une grande confiance.
— Senor Alvirez connaît-il la nouvelle ? demanda quelqu’un.
— Non, lui répondit-on, une affaire importante l’a forcé de partir hier pour Algesiras, il doit être de retour aujourd’hui.
Le soir de ce jour, il était rumeur que deux voyageurs nouvellement débarqués d’un paquebot anglais et qui logeaient au « Royal Hotel » avaient, à la nouvelle de l’arrivée du brick abandonné, levé le pied sans prendre le temps de solder leurs notes.
On espérait que les navires venant des Açores, des Canaries, de Madère, d’Amérique ou d’autres points apporteraient des nouvelles de l’équipage disparu.
On attendit en vain plusieurs semaines. Tout ce qu’on reçut fut la lettre suivante :
« La nouvelle de l’abandon du Marie-Céleste a produit ici une grande surprise. On ne sait que penser de ce mystère. L’hypothèse que l’équipage aurait commis un crime est rejetée par tous ceux qui le connaissent.