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les mystères de montréal

pas comme nation, car jamais on est parvenu à faire d’une tribu sauvage un peuple civilisé.

En attendant cette heure, le gouvernement a relégué dans des réserves les premiers habitants de la contrée.

Caughnawaga est une de ces réserves. Là sont des Iroquois ; ils vivent de chasse et de pêche ou encore sont bateliers. Ce sont eux qui conduisent les bateaux à travers les rapides de Lachine. Comme ils excellent dans ce métier ils y trouvent quelquefois un moyen de subsistance.

Ils ont, comme leurs ancêtres, un chef dont l’autorité est respectée. Une cinquantaine de blancs se sont établis parmi eux comme trafiqueurs ou agents du gouvernement. Leur devoir est de veiller à ce que les sauvages n’outrepassent pas les droits qui leur sont accordés.

En 1838, les patriotes de Beauharnois savaient que les sauvages de Caughnawaga possédaient des armes et qu’ils les prêtaient souvent à des amis. Ils envoyèrent une députation de quarante-six patriotes, ayant à leur tête Duval, Cardinal, Lepailleur et Duquette.

En arrivant à la bourgade les patriotes qui précédaient la petite troupe furent d’abord les bienvenus, mais les Iroquois voyant qu’ils étaient sans armes s’en emparèrent, les lièrent solidement et les retinrent prisonniers.

Le lendemain soir de la disparition de Poitras et de Galarneau, les patriotes de Napierville attendaient avec impatience le passage du courrier qui porte la