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bureaucrates qui mettent toujours des bâtons dans les roues, c’est risqué.

— Un moyen efficace serait de ne rien laisser savoir à ces gens-là, et de n’avoir aucun rapport avec eux, de tout garder dans le cercle des patriotes.

— Beaucoup de bureaucrates sont inconnus, dit Paul Turcotte. Ceux-là se mêlent impunément à nous pour répandre ensuite nos plans de campagne chez l’ennemi. Ainsi pensez-vous que Roch Millaut a agi de lui-même ?

— Oh non, répondirent plusieurs, il a certainement été poussé par quelqu’un…

— La trahison est une arme puissante en temps de guerre, reprit Duval.

On procéda ensuite aux élections. Matthieu Duval fut élu unanimement président général de la ligue. Ce choix fut du goût de tous, car le notaire était expérimenté et l’influence qu’il exerçait sur les habitants n’était pas à dédaigner.

Des sous-chefs furent nommés dans chaque canton. À Saint-Denis ce fut Jean Paradis, à Saint-Charles, Boisvert, etc., etc.

Leur rôle était de former des comités pour tenir les patriotes au courant de la politique, pour les organiser en compagnies, pour faire des exercices militaires, pour collecter des fonds et pour acheter des armes.

Durant leur séjour à Saint-Charles, Duval, Nelson et Turcotte s’entretinrent peu avec leurs parents ou amis, consacrant leur temps à la cause dont ils étaient mandataires.