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c’est ce qui nous manque, l’organisation. Il faut procéder avec ordre. Les Anglais ont ce grand avantage sur nous : ils sont disciplinés ; ils agissent mathématiquement. Si nous étions organisés comme eux, quelles belles victoires ne remporterions-nous pas !

J’ai à vous annoncer que nous aurons un aide puissant des habitants de Saint-Jean d’Iberville. Là c’est un jeune homme qui est à la tête du mouvement. Félix Poutré, un diable décidé à tout, prudent cependant. Nous l’avons vu et il s’occupe dès maintenant à recruter les gens.

— Celui-là, fit Paul Turcotte, on peut le laisser agir seul, je vous le garantis. Il va faire du bien à notre mouvement.

Le docteur Nelson dit aux patriotes qu’il n’y aurait plus d’engagement, dans Saint-Denis, dans Saint-Charles, ni dans les cantons voisins.

— Car nous arrangerons les ficelles, chacun dans notre village, fit-il, puis à un instant donné nous convergerons vers un même point qui ne sera ni Saint-Denis, ni Saint-Charles, car ils ne sont pas avantageux comme centre d’opération étant, premièrement : trop loin de la frontière américaine ; deuxièmement : dans un site qui n’offre pas les conditions voulues en cas de siège. Nous en avons fait l’expérience.

— À propos d’expérience, remarqua Boisvert, il est des gens dont nous avons appris à nous défier cet automne ; je veux parler des bureaucrates.

— En effet, reprit Paul Turcotte, ceux qui jouent le