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CHAPITRE VII

L’assemblée du jour de l’an


L’échec de Saint-Denis consterna les patriotes mais ne les découragea pas. Ils attribuaient cette défaite à la trahison et non à l’impuissance.

Les chefs Papineau, Duval, Nelson et Turcotte, qui avaient laissé le comté pour échapper à la potence vivaient à Rouse’s Point, à l’abri les tracasseries du gouvernement canadien. Des patriotes des bords du Richelieu, entreprirent ce long voyage à cette saison rigoureuse de l’année, à travers des montagnes et des ornières, pour consulter ceux qu’on regardait comme les piliers d’un futur gouvernement essentiellement canadien-français.

Les proscrits firent savoir à leurs partisans qu’ils viendraient tenir une assemblée dans le bas de Saint-Charles, aux environs des fêtes du jour de l’an, afin de relever la ligne de sa défense.

Aussi attendit-on cette époque avec impatience, surtout dans la maison de Boisvert.

La veille du jour de l’an la famille du notaire attendait les proscrits. Madame Duval, groupée avec ses trois enfants, Boisvert et sa femme, autour du poêle qui ronflait, regardait souvent l’horloge.