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les mystères de montréal

— Et qui a disparu en mer, etc, etc !

— Le voilà reparu. C’est lui qui a fait arrêter de Courval. On dit qu’il est immensément riche et qu’il est venu chercher, à Montréal, sa fiancée de 1837 qu’il avait perdue de vue, mais non pas oubliée. Enfin on raconte un tas d’histoires comme on en lit dans les romans.

— Alors le banquier n’est qu’un…

— Adroit filou.

Le détective Michaud qui soupçonnait cet homme depuis longtemps, l’avait fait interner dans la plus solide cellule du poste de police et, d’après ce qu’il dit au juge, celui-ci refusa de mettre l’accusé en liberté sous un cautionnement personnel de $20,000 et même de $40,000. Et l’élégant montréalais, encore hier l’âme d’une fête bruyante et joyeuse, dut se résoudre à vivre parmi les gens de sa véritable espèce, avec la perspective d’un avenir encore plus sombre.

Il n’était question dans la ville que de l’événement de la nuit précédente.

Presqu’en même temps, la nouvelle d’une catastrophe épouvantable se répandait dans Montréal. Le train de Buffalo, parti le matin à six heures et quart, était tombé en bas d’un remblai près de Lachine et vingt-neuf personnes avaient perdu la vie : de ce nombre était George Braun.

On sait pourquoi il avait pris passage à bord de ce train : son ami arrêté, lui se trouvait ruiné et plus que cela, déshonoré.