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les mystères de montréal

Le danseur qui lui tend la main et qui l’invite,
Et rougit vaguement et se lève bien vite,
Quand, parmi la clarté joyeuse des salons.
Ont préludé la flûte et les deux violons.
Et ce bal lui-même paraît étincelant, immense.
C’est le premier ! Avant que la valse commence,
Elle a peur tout à coup et regarde, en tremblant,
Au bras de son valseur, s’appuyer son gant blanc,
La voilà donc parmi les grandes demoiselles,
Oiselet tout surpris de l’émoi de ses ailes ;


C’est le bal avec ses attraits énervants. On s’amuse comme on s’amuse dans le grand monde.

Mais ce plaisir — on était loin de s’en douter — touchait à sa fin.

Onze heures sonnaient, quand une des portes du salon s’ouvrit toute grande, et livra passage à quatre hommes. Au premier rang était le détective Michaud.

Il s’avança vers le banquier, d’un pas résolu, et dit en lui mettant la main sur l’épaule, et en exhibant un mandat :

— Je vous constitue mon prisonnier !

Le banquier recule de deux pas pour regarder en pâlissant ce cortège inattendu. Une pensée affreuse traverse son cerveau… Il s’efforce de sourire… le sourire ne vient pas… Il veut répondre… la parole lui manque… Il veut reconnaître ces quatre hommes… il voit tout embrouillé… Cependant il reconnaît le détective et à côté, une figure qui ne lui est pas inconnue… Il veut s’empêcher de pâlir, et il sent qu’il pâlit davantage… Mais il veut payer d’audace jusqu’à la fin.