son beau-frère veut lui imposer comme mari. Si elle a accepté, c’est pour ne pas déplaire à monsieur Braun.
Le banquier paraissait calme, mais on eut pu remarquer qu’il jetait de temps en temps un coup d’œil à son ami Braun qui voulait dire « Ne manquons pas notre coup. »
Le bal commence : l’orchestre prélude en sourdine avec des intonations mélodieuses qui enivrent. Tous se saluent et la soirée est ouverte.
Chaque classe aisée de la société y est représentée. Ici, un avocat, là un médecin, sur cette causeuse un financier ; sur l’autre un marchand.
Le banquier tenait à n’avoir chez lui que des gens choisies : aussi, aux fêtes qu’il donnait, se disputait-on ses invitations.
Pendant que les uns dansent et que les autres se content fleurette, le banquier dit à Jeanne :
— Venez, nous allons nous asseoir.
Il prend une chaise et s’assit à ses côtés. Il la regarde longtemps sans parler. C’est là, qu’avec le poète, il voudrait vivre et mourir.
Enfin il lui dit :
— Regardez-donc ces jeunes gens, comme ils sont heureux, dans leurs tête-à-tête, où leurs cœurs s’épanchent les uns dans les autres. Pourquoi ne ferions-nous pas la même chose, nous aussi, Jeanne… ! Vous savez bien que je vous aime à la folie.
Jeanne répondit :
— Monsieur de Courval, vous savez bien, vous aussi,