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les mystères de montréal

heure. Harassés par les fatigues d’un long voyage, à neuf heures ils dormaient déjà d’un profond sommeil.

Au milieu de la nuit, Turcotte fut réveillé en sursaut par un bruit dans la porte de sa chambre. Il prêta l’oreille et vit que la porte s’ouvrait petit à petit. Puis il distingua la silhouette d’un homme qui pénétrait à pas de loup. C’était un voleur et il se prépara à l’empoigner.

Ce dernier, en apercevant deux lits, parut indécis. On ne le distinguait pas très bien mais assez pour deviner son intention.

Il se dirigea vers le lit de Labadie et au moment où il mettait la main sur l’habit du Louisianais, Paul Turcotte s’élança d’un bond hors du lit et tomba près du voleur qu’il empoigna à la gorge :

— Voleur ! lui cria-t-il.

Pour réponse, l’intrus essaya de se dégager mais il avait affaire à un poignet solide.

Cette petite lutte réveilla Labadie.

Son compagnon lui dit en riant :

— Mon ami, nous avons de la visite, donne-nous donc de la lumière.

À peine la lumière s’était-elle faite dans la chambre que le voleur poussa une exclamation.

— Ciel, le capitaine du Marie-Céleste !

Le bras de Turcotte, mû comme par un ressort électrique, envoya rouler le voleur à six pas.

— Tu me connais, lui dit-il, qui es-tu pour prononcer ce nom ?