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les mystères de montréal

1844 par les États-Unis d’Amérique, choisis comme arbitres, le Guatémala avait répondu par le massacre d’un ambassadeur du président Escobar.

Ces deux bouillants peuples des tropiques, fils d’une mère commune, l’Espagne, pâlirent en brandissant l’un contre l’autre, sur le champ de bataille, leurs poignards aiguisés à la même meule.

Le Mexique avait sur pied un ramassis de quatre-vingt-dix mille hommes, soldats de toutes nations, volontaires ou mercenaires, les uns disciplinés, les autres non disciplinés, formant une troupe lente à obéir, lourde à exécuter les manœuvres. Seul l’état-major valait quelque chose.

Si le Guatémala était secondé, dans sa tentative de résistance, par le Nicaragua, le Costa-Rica et le Honduras, son armée ne valait guère mieux.

En outre, les deux puissances en conflit entretenaient chacune, une petite flotte qui croisait sur l’océan Pacifique à la hauteur de la Sierra de Monterez et qui faisait autant de tapage, sinon plus, que les armées de terre.

Comment trouver dans ces contrées où l’amour de l’or et des aventures prime tous les autres, un nombre considérable d’hommes habiles dans l’art de guerroyer. Pour être bon tireur, on l’est : pour être cavalier difficile à désarçonner, on l’est aussi, mais s’agit-il de combattre à la militaire, en bataille rangée, on est faible, à cause du manque d’exercice.

Cependant le président du Mexique, comme ceux des