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les mystères de montréal

et quelques-uns se font forts d’arrêter un cheval qui passe avec une vitesse de trente milles à l’heure.

Dans une plaine, en dehors du camp, plusieurs sauvages étaient échelonnés çà et là.

Un autre amena un cheval indompté et fougueux, puis il le laissa aller.

Le premier qui tenta de l’arrêter reçut un coup de sabot qui lui déchira la figure, mais le second, ayant été assez habile pour lui saisir la crinière, sauta en croupe et se rendit maître du cheval au milieu des hourrahs de la foule.

Il le ramena au camp puis le lâcha de nouveau et ainsi de suite. La même scène se répéta plusieurs fois. Et chaque fois qu’un sauvage arrêtait le cheval, le chef lui donnait une petite pierre brillante.

Paul Turcotte, ayant examiné ces petites pierres, reconnut des diamants de la plus pure espèce. Les Outeiros paraissaient n’y attacher aucune importance et, quand il en tombait à terre, ils ne se donnaient pas la peine de les ramasser.

— Tu as bien l’air de mépriser ces pierres, dit le Canadien au chef Olitara ; sais-tu que dans mon pays en en donnant une seule, je pourrais vivre un an à rien faire.

— Un an ! pourquoi donc ?

— Ah ! grand chef, tu ignores le faste des hommes blancs. On ne comprend point comment ils s’évertuent à posséder de ces brillants. Ces petites pierres, que tu