ceaux, et, en ayant tiré un coup, il fit comprendre aux sauvages que tout était correct.
Les chants et les danses se prolongèrent fort avant dans la nuit, autour de la hutte du Canadien. Ce ne fut qu’à l’aurore qu’il put goûter un peu de repos.
Grâce au petit dictionnaire, laissé par l’infortuné voyageur français, il apprit quelque peu la langue des Guaranis.
Un soir, le soleil venait de disparaître brillant et radieux derrière les hautes cimes des Cordillières, et le crépuscule commençait à donner une teinte d’incertitude aux objets qui tantôt se dessinaient clairement sur l’horizon.
Dans le camp des Guaranis, les huttes étaient ornées de bouquets rouges, signes de force chez ces sauvages.
Une était décorée plus magnifiquement que les autres. C’était celle de Ratraca, le grand chef dont la suprématie est reconnue par tous les Guaranis. D’un côté elle regardait les cimes altières des montagnes qui longent la rivière Tapajos, et de l’autre le cours fougueux de cette rivière et les plaines qui s’étendent à perte de vue.
À la porte — si l’on eut pu donner ce nom à une ouverture irrégulière pratiquée dans la hutte — était un poteau auquel était attaché un jeune homme.
Une bataille avait eu lieu le matin entre les Guaranis et les Outeiros. Le Canadien avait répandu la terreur parmi ces derniers, en se servant de son fusil, qui leur rappelait de si terribles souvenirs. Depuis la