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les mystères de montréal

chambre et s’habilla pour aller à l’église. Sa sœur l’attendait au bas de l’escalier.

Hubert de Courval, en homme courtois, fut fidèle au rendez-vous.

À midi moins le quart il faisait son entrée dans le salon de madame Braun, au bras de son compagnon de club.

Il salua madame Braun et lui donna la main. Celle-ci se retourna du côté de Jeanne et dit :

— Monsieur de Courval, je vous présente ma sœur Jeanne.

Le banquier s’inclina gauchement, fit une espèce de faux pas et tomba plutôt qu’il ne s’assit sur un divan placé dans l’angle du salon.

Les deux femmes échangèrent un regard furtif qui signifiait : « Quelle gaucherie !  »

Il balbutia des mots inintelligibles et finit en disant à la jeune fille.

— Lorsque j’acceptai l’invitation de Monsieur Braun de prendre le dîner avec lui, je ne m’attendais pas au plaisir d’être présenté à vous. Votre nom avait déjà frappé mes oreilles et sans vous connaitre, je brulais de vous rencontrer.

— Je puis dire la même chose, répondit Jeanne en lançant un gentil sourire à l’hôte de son beau-frère, je vous connaissais de nom depuis votre arrivée à Montréal, et je ne pensais pas avoir l’honneur de converser,