le capitaine à l’eau et vendu la cargaison et le navire à leur bénéfice.
— Si cela arrivait sur le Marie-Céleste, fit-il en riant et en observant ses interlocuteurs, quelle bonne aubaine ce serait pour nous, nous aurions de quoi vivre comme de grands seigneurs.
— Vous voudriez qu’il y eut une mutinerie à bord ? demanda Auger sur un ton qui signifiait : « Vous parlez curieusement vous. »
Le pirate comprit que ces deux hommes ne deviendraient pas ses adeptes.
— Non, répondit-il, une simple supposition. Je pensais à ces pauvres diables, comme nous tous et qui se sont mis riches par leur audace.
— Leur audace, reprit Morin, dites plutôt leur lâcheté.
— Comment ?
— Vous appelez cela de l’audace vous, quand tout un équipage se range contre son capitaine pour le faire mourir. Vous confondez les mots.
Les trois marins se mirent à rire et Auger ajouta :
— Ne parlez plus comme cela, vous vous ferez du tort.
Si les deux Canadiens eussent vu à travers les ténèbres la figure que faisait Riberda, ils eussent compris qu’il parlait sérieusement.
Le pirate fronçait les sourcils, se mordait la lèvre inférieure et cherchait à combattre un accès de colère.
Cette petite morale le piquait au vif et il voulait se