Il profitait de ces circonstances pour bambocher. Règle générale, on le ramenait à la grève à l’état de masse inerte. On l’embarquait à bord avec les sacs de fleur et on le jetait dans sa cabine où il se dégrisait comme il pouvait,
D’un autre côté Thibault était brave, très brave, téméraire même… À ce compte il faisait l’affaire des armateurs, parce qu’il trouvait toujours moyen de faire la plus belle pêche, de la vendre chère, de descendre le premier à son poste et d’en partir le dernier.
Aussi, lorsque le printemps, on voyait Thibault sortir de l’anse de Tadoussac, on disait : « La navigation est ouverte, » et quand on le voyait revenir l’automne, on pouvait dire sans crainte de se tromper : « La navigation est fermée. » Aucun navire ne laissait les quartiers d’hiver avant le sien, aucun n’y entrait après.
Le second du Découvreur n’était pas peureux non plus, mais il ne valait guère mieux que son capitaine : un sans religion lui aussi qui riait de l’église et de ses saints et qui avait la manie de blasphémer. Dans les ports du bas du fleuve, on l’avait surnommé le sacreur.
— Les autres hommes de l’équipage. — il y en avait sept — étaient de bons catholiques et ils n’en étaient pas plus mauvais matelots.
Moi, j’étais mousse et on me traitait en conséquence… Y avait-il un perroquet difficile à arranger ?… Voulait-on jouer une farce ?… On appelait Longpré, on