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les mystères de montréal

paré de Jos… Tenez, écoutez, que je vous raconte cela.

Et il raconta comment il avait rencontré à Washington le Louisianais Carvalho de Topez ; comment il l’avait poignardé jusqu’à la mort, en dehors de la ville pour lui enlever son argent ; comment il avait été reconnu comme étant Buscapié ; comment on avait surveillé les routes conduisant à la mer : comment, suivi de près, il s’était sauvé en Canada avec son compagnon et ce qu’il avait fait à Montréal ; pourquoi Matson n’était pas revenu avec lui ; comment il avait résolu d’enlever la femme à bord du Marie-Céleste, qui était, selon la probabilité celle qu’il aimait tant.

Puis il termina en disant :

— Or ça, les gars, nous mettrons à la voile après dîner pour aller guetter le brig à sa sortie du golfe Saint-Laurent… Il y a quinze jours que vous flânez, et vous aurez encore du bon temps jusqu’à l’attaque… Mais je vous le dis et vous le répéterai, il ne s’agit pas de faire du massacre, mais de l’ouvrage propre… Sans cela j’eus ramené Jos avec moi…

— Oui, oui, répondirent les matelots, nous nous en souviendrons !

Pendant ce temps-là Watson alias Riberdo accomplissait sa mission sur le Marie-Céleste, qui consistait à corrompre l’équipage composé de cinq jeunes Cana-