férentes colonies peu connues jusqu’alors. Le navire devait d’abord mouiller aux îles Saint-Pierre et Miquelon et à la Martinique, puis, doublant le Cap Horn, se rendre aux îles Marquises, à la Nouvelle-Calédonie, et de là en France faire son rapport.
Outre le lieutenant de la Haye, assistant ministre des affaires étrangères, il y avait à bord : MM. Limbreux, de Paris, Chambert, de Brest, et Nisbet de Marseille, riches négociants qui allaient aux colonies dans l’intérêt de leur commerce.
La traversée de l’Atlantique fut heureuse, mais à peine le Franc-Breton était-il sorti du port de la Grande-Miquelon qu’une violente tempête s’éleva, balaya le pont emportant à la mer cinq matelots.
On arrêta à Halifax pour réparer les avaries et engager cinq nouveaux matelots. L’un de ces derniers se donna le nom de Pierre Mallette. Arrivé à Halifax à bord d’un navire venant de Montréal, il désirait continuer son voyage jusque dans les pays lointains. Il fut donc engagé avec quatre autres, et le Franc-Breton continua vers le sud.
Déjà il était rendu aux trois quarts de son voyage quand une mutinerie s’éleva. Yves Theuriet, ancien gabier du Havre, gars de mauvaise réputation mais populaire parmi ses compagnons, vexé par quelques paroles dures du capitaine, excita en un clin-d’œil l’équipage à la révolte. Pierre Mallette avait secondé Theuriet dans ses projets et tous deux étaient l’âme de la mutinerie.