incolore. De plus il lui remit un paquet pouvant contenir trois onces d’une poudre blanche.
Puis, il continua toujours sur le même ton :
— Ne tue qu’en dernier ressort mais tue s’il le faut : je te guetterai avec le Solitaire… J’attirerai l’attention du Marie-Céleste par des signaux de détresse et il viendra de lui-même se jeter dans nos filets… Nous enlèverons la femme et nous laisserons le navire continuer sa marche… et un bon matin les matelots qui n’auront pas voulu t’écouter, s’éveilleront d’un long sommeil sans savoir ce qui s’est passé… Quant à toi, Jos, je me suis aperçu que tu voulais supplanter mon second, tu as là une belle occasion… Ainsi, n’oublie pas ce que je viens de te dire… Patience ; tu ne porteras pas longtemps ces vieux habits…
Jos Matson examinait les habits en faisant une grimace de dégoût. Il lui répugnait de changer son costume fashionable contre celui d’un struggle for life.
Cependant c’était difficile de contrarier le petit homme maigre. Il nourrissait ses plans avant d’en faire part. Et lorsqu’il en faisait part, c’est qu’ils étaient praticables. Parfois ils offraient des difficultés, demandaient de l’énergie, de l’audace, mais ils pouvaient toujours s’exécuter.
L’ancien détenu de Sing-Sing n’était pas homme à reculer devant les difficultés ni devant l’audace que demandait le plan proposé par Buscapié.
Il en avait bien fait des coups, il était sorti de bien des impasses ; il avait joué d’audace bien des fois depuis sa