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CHAPITRE II

le No 38 rue sanguinet


La maison qui porte le No 38 rue Sanguinet est en brique et d’assez belle apparence. Elle est la dernière d’un bloc comprenant quatre logements. Sur la porte d’entrée est une plaque en marbre avec l’inscription :

Pension privée

Inutile de lire cette inscription peur savoir que c’est là une maison de pension. Il suffit d’y voir entrer les gens à toute heure du jour et de la nuit.

Dans le quartier cette maison a bon nom. Elle est tenue par un couple assez vieux et sans enfants, qui prend des pensionnaires à l’année, au mois ou à la semaine.

Là établissent leurs quartiers des étudiants ou d’autres personnes que leurs occupations retiennent à Montréal. Souvent aussi un touriste, venu pour quelque temps dans la métropole et fatigué du brouhaha qui se rencontre ordinairement dans les hôtels, loge à la maison dont nous parlons.

Cinq minutes après la conversation à laquelle nous avons assisté sur le quai Bonsecours, une voiture déboucha sur la rue Sanguinet et s’arrêta devant le No 38. De Topez en descendit. Il paya le cocher qui