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les mystères de montréal

vue d’une femme encore jeune qui se promenait dans l’intérieur, sembla surtout l’intriguer.

Il s’approchait autant que possible pour distinguer les traits de cette femme sans être remarqué. Cependant il le pouvait difficilement, le quai était encombré de marchandises. Voyant cela il entra au bureau de la compagnie Hearn & Scott et eut avec le teneur de livre la conversation suivante :

— Quand part le Marie-Celeste, s’il vous plaît, Monsieur ? demanda de Topez.

— Demain matin au jour, répondit le teneur de livres.

— Pouvez-vous me dire pour où ?

— Pour Gènes, en Italie.

— Ah.

— Oui, monsieur.

— Et de combien d’hommes se compose l’équipage ?

— De neuf.

— Pas de passagers, n’est-ce pas ?

— Non.

— Alors le capitaine et son équipage seulement ?

— Plus une dame et un enfant, j’oubliais.

— Et pouvez-vous me dire si c’est la femme du capitaine ? demanda de Topez en se penchant vers son interlocuteur.

L’employé répondit en souriant :

— Depuis quand les capitaines de la compagnie Hearn & Scott amènent-ils en mer les femmes des autres ?