Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/199

Cette page a été validée par deux contributeurs.
199
les mystères de montréal

secours dans l’automne de 1837, quand il guerroyait sur les bords du Richelieu.

— Y en a-t-il d’autres qui vous connaissent ?

— Il y a bien le lieutenant Field et les soldats Hooper et Ward qui faisaient partie du régiment de Gore.

Flynn demanda alors à cet homme, qui lui inspirait un profond dédain, en livrant ainsi son co-villageois.

— Pourquoi donc dénoncez vous cet individu ?

— Il est un sujet de discorde pour la paroisse.

— Ah oui, une petite vengeance n’est-ce pas ? je connais cela… dit le militaire en tapant sur l’épaule du dénonciateur.

Vingt minutes après, huit cavaliers armés jusqu’aux dents et sous les ordres du lieutenant Field, ayant à leur tête Charles Gagnon débarquèrent à Longueil et partirent ventre à terre dans la direction de Saint-Denis.

Devançons les chez madame Duval.

Durant toute la journée la maison avait été remplie de curieux venus de toutes les concessions du haut et du bas de la paroisse pour serrer la main au revenant.

Ce fut seulement le soir vers onze heures après le départ des étrangers qu’on put passer dans le salon — pour causer en famille — dans ce salon qui remplaçait celui où trois ans auparavant s’étaient faites les fiançailles.

Les personnes étaient les mêmes — cependant il en manquait une — mais elles étaient bien changés.

À commencer par Jeanne, son air souriant avait