Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.
194
les mystères de montréal

Duval, il avait connu la position dans laquelle se trouvait son fils. En approchant du magasin, il le vit qui en sortait avec un petit sac sous le bras.

Ce misérable avait profité de l’excitation où se trouvait sa famille pour ouvrir le coffre-fort et enlever une bourse considérable qu’il y savait cachée.

À la vue de Charles, traître à sa nationalité, à ses amis, et devenu voleur, le père malheureux eut un mouvement de colère et de loin, lança à son fils, qui fuyait, ces mots terribles qui poursuivent sans cesse comme un sinistre fantôme celui sur qui ils ont été prononcés :

— Va-t-en, infâme ! va-t-en, je te renie comme mon fils : je te maudis…

Le maudit fut bientôt hors de vue.

Le marchand entra chez lui et dit à sa femme qui sanglotait.

— Hier, Justine, nous avions huit enfants, aujourd’hui nous n’en avons plus que sept…