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les mystères de montréal

— Une noyade ?…

— Eh oui, votre mort a paru sur les journaux, répondit Jeanne.

Le capitaine partit d’un éclat de rire.

— Certes, Gagnon a-t-il poussé l’audace jusque là ?

— Nous ne savons pas si c’est lui, dit madame Duval en haussant les épaules, dans tous les cas nous avons lu votre mort.

La fiancée se leva et dit en sortant du salon.

— J’ai même conservé un numéro de ce journal ; vous allez voir.

Ce fatal numéro du Herald la jeune fille le conservait précieusement parmi d’autres souvenirs de l’époque.

La veille en revoyant ces papiers en compagnie du jeune marchand elle avait été sur le point de le déchirer ; mais elle l’avait mis avec des journaux ayant trait aux troubles de 37-38.

Le capitaine prit le journal et lut à l’entête « Fin tragique » l’entrefilet que nous connaissons déjà.

— L’infâme, dit-il, il est certainement pour quelque chose dans cette rumeur.

Il s’arrêta un instant pour songer, puis comme s’il eut trouvé la solution de l’énigme il dit :

— Ah ! Je comprends toute l’affaire… c’est une preuve que ce Gagnon a lu mes lettres… Ce journal est du… du… 28 avril 1839, eh bien je me souviens de vous avoir écrit vers cette époque une lettre dans laquelle je disais la mort tragique d’un de nos