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Mais entre les deux prétendants, il existait une grande différence. Paul aimait d’un amour sincère et voulait faire de Jeanne Duval sa femme, qui aurait rempli dans son cœur, le vide laissé par sa mère, morte quelques années auparavant.

Charles n’allait chez le notaire que pour faire des galanteries à Jeanne. Était-ce pour cela que la jeune fille ne s’en occupait pas, tandis qu’elle faisait beaucoup de politesses à Paul Turcotte ?

Dans le canton, Charles était encore plus considéré que son rival parce qu’il était dans le commerce avec la chance de succéder à son père qui tenait le magasin le plus considérable de la paroisse.

Singulière idée que celle qu’on trouve dans les campagnes, de faire passer avant les cultivateurs, les commerçants et les hommes de métiers, comme si la culture de la terre n’était pas un commerce aussi digne, aussi stable.

Charles Gagnon était d’un cœur excellent, mais il était aussi l’esclave des passions que la nature donne au jeune homme.

Pour voir la réalisation de ses désirs, il ne craignait jamais de commettre des actions basses et participait à n’importe quel crime.

Sa ruse et sa ténacité le rendaient redoutable.

Au physique c’était également le contraire de Paul Turcotte, étant petit et maigre.

Le bruit courait dans le village qu’il était sur le point de recevoir la pelle de Jeanne Duval. Il accueil-