Les pirates se trouvaient pris entre le bastingage de tribord, qui donnait sur le quai, et les pistolets des marins.
— Sautez sur le quai, leur intima Smith en les menaçant de son pistolet, ou je vous flambe la cervelle !
Les pirates ne bougèrent pas. Ils avaient leurs poignards à la main et on voyait qu’ils étaient décidés à résister.
Smith n’était pas homme à reculer et on l’eut tué avant qu’il eût cédé un pouce de terrain.
Pendant ce temps Nicolas Houle avait mis son redoutable prisonnier à fond de cale et il apparut sur le pont au moment où le capitaine allait faire feu sur les pirates.
Il avait deviné le danger que couraient ses compagnons et, aidé de deux matelots, il trainait le petit canon du bord.
À cette vue le plus robuste des pirates, celui qui semblait s’être institué le chef, fit un brusque détour et fondit sur le Canadien son poignard à la main.
Ce fut le signal d’un engagement général. Houle se défendait courageusement contre l’Espagnol et il essayait de sortir son pistolet ou de lui arracher son poignard
Ils tombèrent à la renverse tous les deux et, dans la rage du combat, ils se roulèrent sur le pont.
Houle put enfin saisir le bras de son adversaire et,