— Hohé, les amis, il est temps !
Blackador prêta l’oreille ; c’était bien son Marco, mais il y avait quelque chose de singulier dans sa voix.
Sans s’arrêter à cela il enjamba le premier le bastingage.
À peine avait-il fait deux pas sur le pont qu’il se sentit renversé et garrotté solidement, sans qu’il eût le temps de faire aucun mouvement.
— Par ici ! Au secours ! cria-t-il.
La lumière se fit sur le pont. Il vit quelques-uns de ses compagnons qui fuyaient et parmi eux Marco qui enjambait le bastingage et qui se sauvait sur les quais.
— Lâches ! leur cria-t-il dans un spasme de colère, en même temps qu’il faisait un suprême effort pour se dégager des étreintes de ses oppresseurs, parmi lesquels il reconnut le Canadien de la veille.
Celui-ci achevait de le garrotter en lui disant :
— Si tu bouges d’un pouce, tu es un homme mort !
Sur le gaillard d’avant on se préparait à se battre.
Les pirates étaient deux fois plus nombreux que les marins du Marie-Céleste. Ils avaient tiré leurs poignards et se consultaient entr’eux.
— Balayez-moi cette canaille ! lit le capitaine Smith en s’avançant et en brandissant son pistolet :
— Je tue le premier qui avance, continua-t-il.
Il y eu un peu de désordre parmi les pirates. Le groupe recula de quelques pas en se bousculant, pendant que les matelots du Marie-Céleste avançaient toujours.