Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.
123
les mystères de montréal

— Montrez donc à ce gaillard ce que vaut un Canadien, dit Longpré en rougissant de colère.

Le second du Marie-Céleste répondit en souriant :

— Je l’aurais fait depuis longtemps si ce gros revolver n’était pas pendu à sa ceinture : il peut me flamber la cervelle.

— Une idée, fit Longpré.

— Quoi donc ?

Sans répondre le matelot se leva sur la pointe des pieds et suivit le pirate. Il parvint sans être aperçu à quelques pas de lui ; alors allongeant le bras il donna un coup sec et enleva le pistolet.

Le pirate se retourna aussitôt pour voir quel audacieux mettait la main à sa ceinture. Il vit Longpré regagnant sa chaise. Il voulut le saisir au collet, mais le Canadien, dont le verre avait été cassé s’était levé et se trouvait face à face avec son provocateur.

Le Canadien sans dire un mot allongea le bras et donna à l’Espagnol un coup de poing si aplomb que celui-ci faillit tomber à la renverse. À son tour il ferma les poings et s’élança sur son adversaire.

Houle para adroitement le coup, et pendant que le pirate frappait dans l’air il le saisit à la gorge, de la main gauche, et de l’autre, se rendit maître de son bras droit.

Blackador fit un saut en arrière et se fit lâcher. Les deux marins se prirent à bras le corps.

Les clients de l’« Aquila Bianca, » assistaient à une