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bien, mon cœur s’est réchauffé : j’ai vu dans un ciel bleu de France voguer des nuages rosés.

Je vois en rose les maisons noires. Les arbres sont roses, l’air est rose. Il a plu, tous les toits sont roses. Le ciel se mire sur le trottoir.

J’entends mon cœur, voici l’aurore ! voici des fleurs aux marronniers, sur le boulevard Sébastopol infiniment pur et léger.

La gare de l’Est brille, et tout brille, la flaque où je pose le pied. Je ris comme cette petite fille, de la boue rose à ses souliers.

Je n’ai plus froid, je ris, je cours. Ah ! qu’on est leste au point du jour ! Je poursuis une petite fée, qui patauge dans des clartés.

Il n’est plus question de mourir. Je vois flamber l’or des enseignes, rougir les arbres et l’air rougir. J’ai chaud à ravir, et je t’aime,