Paissent mes agneaux, j’embrasse ma brune, — et la soupe fume au toit vers la lune.
Nous ferons un ermitage, tous les deux j’irons
dedans. Je nous y baiserons cent ans pour te charmer
vivement.
L’y a z-un collier de fraises tout à l’entour de nos dents, et je nous mangerons les lèvres pour te charmer vivement.
L’y a deux bleuets bien bleus tout vivants sous nos cheveux, et je nous mêlerons nos yeux pour nous charmer tous les deux.
Les paroles que tu m’as dites, c’est le vent qui les
a prises, les paroles que tu m’as dites, le vent les
rapportera.
Elles étaient tout en épines, c’est le vent qui les a prises, il les passera sur la mer, elles seront douces comme l’huile.
Elles étaient trop noires, trop grises, c’est le vent qui les a prises, il les mêlera au soleil, rose et or les rapportera !