Il est une chose encore dans laquelle l’inculpé fonde une prévision d’adoucissement pour la peine qui doit être prononcée contre lui : s’il ne sait pas lire, on lui raconte ; s’il sait lire, il voit par lui-même le fait des circonstances atténuantes qui règne maintenant presque dans toutes les condamnations et pour les forfaits horribles qui ont lieu. Certes, nous marchons de pair, avec les plus humbles, devant les arrêts rendus par les hautes juridictions ; mais nous ne pouvons nous empêcher de le déclarer franchement, et puisque c’est d’ailleurs un acte qui précède l’application de la loi, les circonstances atténuantes sont souvent une élasticité dangereuse pour notre société : car elles sont souvent admises là où il n’en paraît pas une ombre, et cela par le simple motif de consciences timorées. Quant à nous, nous déplorerons, tant qu’il subsistera, ce vice apporté dans le verdict du jury, qu’il n’est pas besoin d’autre chose que de les reconnaître purement et simplement, pour que le criminel profite de leur bénéfice. Oh ! messieurs les jurés, nous vous en supplierons toujours, soyez indulgents ; mais, pour Dieu et les hommes, qu’on vous mette en demeure d’expliquer, en présence de tous, sur quoi, sur quelles bases repose votre indulgence ! Car, voyez-vous, des circonstances atténuantes mal admises, parce qu’elles n’ont pu être dûment établies, sont, à notre avis, encore plus calamiteuses qu’une répression trop sévèrement portée, au point de vue de l’humanité.
Mais, revenons à la question principale et directe de la peine de mort, et disons : Oui, vous êtes sages, vous, qui palpez, d’abord à l’aide d’examens des statistiques, la maturité de la vertu en ce monde, mot qui renferme tout, avant de songer à modifier les lois pénales ; oui, vous êtes sages