qui, enfin, et après que les traces de son action ont disparu, entre au cabaret boire bouteille ; qu’ils osent donc nous dire que cet homme ne mérite pas la mort !
Qu’ils osent donc nous dire qu’un être vivant, de l’espèce des hommes qui se glissent la nuit dans une demeure, surprend ses habitants sans défense, les assomme, les pourfend, les hache dans leur lit, vole, pille ensuite, s’en va, mais revient sur ses pas pour donner à un enfant qui crie qu’il a oublié et qui pourrait le vendre, le même sort qu’à son père et à sa mère ; qu’ils osent dire que cet être ne mérite pas la mort !
Qu’ils osent dire qu’une mère, une MÈRE, titre le plus sacré au monde, qui enfante seule, étrangle son enfant qui est né viable, lui brise avec une étrange barbarie les os de son pauvre petit crâne, macère le tout, l’enveloppe dans un chiffon, le lance dans des latrines, se rétablit, se marie quelques mois après, cachant et sa faute et son crime, — qu’ils osent donc nous dire que cette vipère ne mérite pas d’être écrasée ! Qu’ils nous disent, enfin, si le sang de cette femme vaut celui de la brebis sur laquelle M. Guillotin a essayé les premiers effets de sa machine à mort !
Nous abrégeons et les descriptions et les exemples : les descriptions, parce qu’elles font mal ; les exemples, parce qu’ils sont navrants ; et nous voulons, en fin de compte avec nos loyaux adversaires, nous souvenir que dans l’application de la peine de mort, on peut frapper un innocent, chose horrible, nous le sentons profondément, en tout ce qu’il y a de terrestre et de mondain. Mais outre qu’il faut en tout et pour faire la part de la faillibilité humaine,