Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/437

Cette page n’a pas encore été corrigée

par des expériences incontestables que l’air, qui est le grand principe d'où dépend la conservation de la vie des hommes et des animaux, est en même temps pour eux le plus terrible poison lorsqu'il n’est pas continuellement agité et renouvelé par le vent. Ainsi cette égalité constante de chaleur par toute la terre causerait notre perte entière. De plus on sait combien les vents sont utiles pour une infinité d'autres usages dont nous serions privés en conséquence d'une semblable disposition.

La terre ne serait donc pas un paradis, comme elle le semblait d'abord à la faveur de ces changements, ce serait plutôt une solitude et un déplorable chaos. Nous devons être déjà convaincus par ces réflexions qu'il y a dans la nature bien des choses qui paraissent irrégulières et nuisibles à l’homme et qui néanmoins sont d'un usage infini et marquent une souveraine sagesse dans leur auteur. Il en est tout de même de l'inégalité de la surface de la terre. Représentez-vous une terre toute unie. Vous y trouverez, je l’avoue, une figure régulière, une vue libre et étendue, des voyages commodes et d’autres