Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/423

Cette page n’a pas encore été corrigée

quelle idée ne vous faites-vous pas de la magnificence de la terre ? Ce n’est pourtant qu'un néant au prix de l'univers entier. Pensez seulement au nombre innombrable d'autres terres qui existent. Que celle qui nous sert de domicile vous soit un échantillon de la diversité et de la magnificence de toute la nature, qui dans l'univers entier est infiniment plus riche et plus resplendissante, quoique d'ailleurs nous ne soyons pas en état de nous former une idée de la puissance et de la sagesse du Créateur supérieure à celle que nous fournit la considération de notre terre. Quelle ne doit pas être la grandeur de l'intelligence qui connaît toutes ces choses chacune avec leurs diverses propriétés, qui les appelle toutes par leur nom et les divise suivant leurs genres et leurs espèces ; qui découvre les pensées les plus secrètes de tant de millions de millions d'esprits qui habitent des mondes innombrables, aux yeux duquel le moindre mouvement, le plus léger changement qui arrive dans l'univers n’est point caché, enfin qui ramène à un même but cette multitude infinie d'opérations ? Ici nous pouvons nous écrier avec une pleine