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éloignée des idées communes que les yeux nous en donnent que la petitesse de certains corpuscules organisés. Quand je conçus pour la première fois la véritable notion de la grandeur. de l'univers et des corps célestes, je sentis naître des mouvements d'admiration dans mon âme, que j'ai eu besoin de réprimer de temps en temps pour n'être pas accablé en quelque sorte sous le poids de cette admiration. Si Horace avait eu quelque idée de la nature et en particulier du ciel, il aurait mis des bornes à son Nil admirari. Assurément tout homme, s'il s'en peut trouver de tel, en qui un examen approfondi du ciel n'excite aucun étonnement est absolument privé de toute sensibilité.

Après avoir un peu surmonté la force de cette surprise dans laquelle la première connaissance du ciel m'avait totalement absorbé, je sentis naître diverses réflexions causées par l'idée de la grandeur de l'univers. J'espère, mon digne ami, qu'elles ne vous déplairont pas et que vous participerez avec plaisir à l'admiration, au contentement et à l'édification que j'en ai moi-même remporté.

Allons donc! Elevons nos esprits